Catehrine Fino, Préface de Véronique de Thuy-Croizé, Cerf, 2020, 160 p.
Fruit d’un travail collectif et interdisciplinaire, réalisé à la demande de la Conférence des évêques de France, cet ouvrage représente la « première étape » d’une réflexion qui est ici soumise au « débat ». Il interroge la « responsabilité propre de la théologie » dans la crise des abus que traverse aujourd’hui l’Église et revêt donc une grande actualité. L’ouvrage croise perspectives spirituelle, morale, ecclésiologique et liturgique. Gilles Berceville met en lumière le fait que, dans les abus, c’est la foi elle-même qui est manipulée et suggère que cette manipulation possède des caractéristiques distinctes en contexte catholique. La riche contribution de Catherine Fino provoque à penser une juste intégration de la « vulnérabilité » en théologie. Luc Forestier, questionnant une conception verticale de l’autorité, invite à prendre acte tant du tournant synodal réalisé par le pape François, que du « poids des facteurs politiques » justifiant une prise en compte de « la situation de nos démocraties incertaines ». Dans cette ligne, Gilles Drouin incite à approfondir l’articulation entre sacerdoce baptismal et « ministère sacerdotal qui n’a de sens que pour permettre l’expression ou l’épanouissement du sacerdoce baptismal ». Enfin, Éric Vinçon propose des pistes pour une meilleure formation et pour un meilleur accompagnement des prêtres, encourageant notamment à développer une « culture de la supervision ». L’on ne peut que souhaiter que cet ouvrage suscite un authentique débat, stimulant une réflexion théologique si urgente.
Agnès Desmazières