Yves Chiron, Françoisphobie, Cerf, 2020, 352 pages, 20 €
Les attaques contre le pape François provenant de l’intérieur de l’Église, y compris de cardinaux, contrastent avec la popularité dont il bénéficie à l’extérieur. L’historien Yves Chiron propose un parcours de diverses « affaires » qui ont défrayé les chroniques médiatiques. Une attention particulière est donnée au cas de Mgr Carlo Viganò qui apparaît de plus en plus comme le « Grand Accusateur ». En dépit des apparences, les accusations de « rupture » à l’égard de ses prédécesseurs ne reposent sur aucun fondement. L’auteur s’efforce de montrer que François n’est en aucune façon un « novateur » mais un « continuateur », que ce soit à propos de la réforme de la Curie, de la discipline ecclésiale (ordination presbytérale d’hommes mariés, voire de femmes) ou des doctrines morales (contraception, avortement, euthanasie, etc.). La démonstration repose sur une riche documentation, en particulier les nombreux sites « vaticanistes » peu connus en France. Il aurait été intéressant de prolonger l’analyse en montrant que la continuité sur le contenu (comment pourrait-il en être autrement ?) fait ressortir par contraste la nouveauté dans le « style ». Une parole personnelle, imagée, directe ouvre au dialogue, bien plus qu’un discours « dogmatique ». L’important est que, sur les questions abordées, des débats s’instaurent, loin des polémiques stériles et fastidieuses.
François Euvé